Le passage du détroit où quand Thom se la joue à la Beyou
Départ à 9h00 le 8 octobre
L'heure du départ est calculée en fonction du courant provoqué par la marée. 9h y a pire... On sera les premiers dans le détroit, suivi puis doublé par les gros... "Ils" disent tous qu'il faut bien rester proche des côtes espagnoles pour profiter du courant de marée et ainsi éviter le courant permanent ouest-est.
On part avec la grand voile haute et la trinquette; rapidement ; un ris; puis un second; 25-30 noeuds de "levante" (vent d'est) ça pousse. Le loch annonce 8-9 nœuds, mais Thom qui regarde les éoliennes trouve qu'on avance pas, vitesse sur le fond 5 nœuds, pétard plus de 3noeuds de courant dans les dents. En observant l'eau on aperçoit les lignes de démarcation des 2 courants s'affrontant, eau lisse d'un coté; hachée de l'autre (vent contraire au courant). Résultat on fonce raser la côte espagnole ou l'eau est toute lisse signe d'un courant est-ouest (la bande passante était large d'à peine plus de 300-400 depuis la côte espagnole) ; la vitesse sur le fond s'envole, 10-11 nœuds, on enchaine les empannages pour rester au bon endroit, on redouble puis dépose les gros qui ont pas senti le coup, Thom jubile... Il lui en faut peu... Au niveau de Tarifa, point le plus étroit du détroit, ça passe à plus de 30 noeuds, 3ieme ris; puis quelques heures plus tard quand la mer se forme on tombe la grand voile, ça file tout seul à plus de 7 nœuds dans une bonne mer.
Le phare de Tarifa, l’extrémité sud du continent européen; l'eau bouillonne avec des courants tourbillonnants |
Au final, le passage du détroit fut musclé, chaud (y'a un empannage qu'il fallait pas rater, sinon c'était scrounch sur les rochers acérés à moins de 100m), ludique et s'est bien passé.
La suite
Et en route pour environ 5 jours de traversée ; une grande première pour nous.
Ben ça se fait. Heureusement la navigation se fait essentiellement vent arrière donc bateau pas trop gité et avec peu de houle. Bene se chope cependant le mal de mer pendant toute une journée de près, le tangage et surtout la fatigue et le froid de la nuit précédente en sont surement la cause.
Nos conclusions après cette nav de plusieurs jours (et surtout nuits!) :
bien manger, pas s'épuiser, se garder au chaud. Connaitre ses limites et rester bien en deçà, c'est pas un sprint!
Les enfants : comprennent pas pourquoi ça nous épate ces 5 jours..... de la gnognotte à côté de Moitessier. Ça nous apprendra à leur lire des extraits de "La Grande Route''. Pour elles, c'est vrai que c'était tranquille : Harry Potter sur la liseuse, glandouille et jeux dans les cabines, sortent de temps en temps pour manger, discutailler,à l'occasion regarder une troupe de dauphins gris tacheté venus nous rendre visite, dure la vie
Position de lecture (non c'est pas du yoga) |
Un calmar trouvé sur le pont le premier jour, un deuxième sur le passavant un autre jour; et une nuit, un atterrissage d'un 3eme à 15 cm de la tête de Béné qui dormait (euh, faisait la veille) dans le cockpit..
Sans rire, et selon les infos données par Eric qui nous suit à la trace sur Vesselfinder depuis Port Camargue (merci la technologie, on se sent moins seul...si les assureurs et les impôts pouvaient nous oublier, eux) les calmars c'est comme les poissons, y'en a qui volent et certains qui calculent mal leur atterrissage.
Ophélia
La dernière nuit devait être peinard, 10-15 nœuds plein cul, donc en deux long bords c'est réglé. Et ben non de 2 à 6 heure du matin, nuit noire évidemment, on a des brusques coups de vents jusqu’à 30 nœuds et tout d'un coup le vent tombe à 3 noeuds; mais pas la mer... ça recommence 4 fois. Éprouvant, très, pour les nerfs. Bref on s'est pris une bonne ligne de grains, pas du tout prévu pas les modèles météo.
Après discussions avec Eric, Marc et avec d'autres bateaux ayant subi ce même phénomène (qu'on rencontrera à Porto Santo), on s'est pris une bonne ligne de grains, certains supposent qu'Ophélia est venue jusqu'ici nous casser les pieds, d'ailleurs elle reviendra...
arrivée sur Porto Santo |
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