La traversée de 200 miles nous apparaît presque dérisoire maintenant. Un peu plus et on se sentirait prêt pour le cap horn!
C'est
sans compter sur la panne du loch, bénigne car il suffira de le gratter
pour le débarrasser des concrétions qui s'y sont accumulées, mais qui
du coup empêche le pilote de fonctionner correctement...
Le
pilote d'origine sert de secours et va nous dépanner mais moins
performant que le nouveau, on est quand même obligé de barrer quelques
heures. Le comble! On va pas se fatiguer non plus, le cap horn oui mais
avec le pilote.
Heureusement
les conditions sont bonnes, le vent modéré et le pilote de secours nous
permet de nous reposer pendant les quarts. On se relaie tous les 3
heures environs. Se relever à 11h ça va mais à 4 h du mat.....misère!
lundi 30 octobre
On arrive donc assez frais le lundi midi au mouillage de la Playa Francesa à l'île de la Graciosa.
Nous
avons envoyé le formulaire de demande d'autorisation de mouiller 5
jours avant au lieu des 10 requis. On aura jamais de réponse.
Un
matin, un zodiac passe au milieu de la vingtaine de bateaux mouillés là
et braille quelque chose qui ressemble à "authorization". Thom comprend
pas bien.. Forcément dans l'eau et avec masque et tuba, la
communication est malaisée. Il braille en retour "by mail" ce dont
semble se satisfaire le quidam.
On
se taille tous en annexe à la plage avoisinante pour la journée, en
croisant les doigts pour qu'aucun contrôle plus sérieux ne se passe.
Ça
marche, on en entendra plus parler. En passant, on demande à quelques
voisins hollandais et français, aucun n'a l'autorisation. Plusieurs ont
essayé mais sans plus de succès que nous.
On passe 5 jours dans ce chouette mouillage.
Le soleil se couche tôt à ces latitudes - 18 h faut se dépêcher de rentrer au bateau avant la nuit |
Au
programme, paddle, grimpette sur le volcan d'à côté, baignade et plage.
Il y en a justement une très belle un peu plus loin que celle devant
laquelle nous avons posé l'ancre. Les rochers cachent plein de poissons,
on ramasse deux coquilles d'oursins, Thom s'émerveille devant une
seiche. Loin du plat, bon mais peu spectaculaire, qu'on retrouve dans
une assiette, la seiche dans son milieu naturel c'est une boule disco.
Elle change de couleurs et de motifs, elle brille et quand elle en a
marre, elle crache son encre et elle file à toute vitesse sans qu'on
sache très bien comment, un peu comme une soucoupe volante.
Et
cerise sur le gâteau, on tombe sur un gros poisson avachi sur le sable,
énorme dans les 2 m. Thom le tripote de son tuba. Bene reste prudemment
à distance, poisson ou pas, les grosses bestioles.....eh ben c'est un
requin ange de la famille des requins dormeurs (ça c'est vérifié, la
bête a pas bronché d'une branchie).
Côté
terre, on se ravitaille à l'unique village de l'île, accessible en 20
min à pied. Pas de rues goudronnées, que du sable et quelques voitures 4 X 4.
Sibylle avec son hamac et son ipod, what else ? |
Thom en sortie, entre une séance de consultation de fichier météo et une de bricolage; Du repos bien mérité |
une sirène sur son paddle |
3 sirènes mais toujours qu'un seul paddle |
Bref
une jolie île bien tranquille. Chaque jour, des
cata débarquent des touristes venus direct de
Lanzarote, distante d'un km environ. C'est l'unique source de revenus du
coin. Ça ne gêne pas trop de notre point de vue, ils restent en général
sur le cata ou groupés sur la plage près de la ville.
On part donc presque à regret au bout de 6 jours mais ça va souffler fort et pendant longtemps.
Samedi 4 novembre
Cap donc sur Lanzarote toute proche où nous avons réservé une place dans le port d'Arrecife.
Cap donc sur Lanzarote toute proche où nous avons réservé une place dans le port d'Arrecife.
La marina est toute neuve, ouverte depuis 2014 seulement. Décor ultra clean, très moderne et très "basalte".
Les
quais sont bordés de boutiques de fringues américaines ou pseudo
américaines, un Burger King, des restos avec wifi. Je sais pas si ça
marche vraiment, la moitié des espaces sont vides, un étage est prévu
dans tous ces bâtiments mais semblent totalement inutilisés, y a un
Escalator mais qui marche pas (vu qu'il mène à rien...).
Côtés
positifs : le personnel est sympa, les dames à l'accueil maîtrisent
parfaitement le français, ainsi que d'ailleurs l'allemand, l'anglais..et
avec tout ce bitume, Sibylle s'éclate avec son skateboard. Pas de
voitures, donc super pour les filles, elles vont et viennent à leur
guise.
Arrecife
est une petite ville qui a vite grandi avec le tourisme, pas vraiment
de choses à visiter mais plein de supermarchés, magasins de bricolage,
etc...
On
va visiter la fondation Cesar Manrique, célèbre artiste du coin qui a
fait de sa maison une œuvre d'art et de son attachement pour son île
natale et ses volcans le thème central de son œuvre. La maison est construite autour des 3 énormes cavités ouvertes sur le ciel en plein dans une coulée de lave, chacune de ces bulles a été transformée en salon.
un des 3 salons |
Piscine installée dans une bulle de lave, sympa |
Un
peu trop court comme visite, on aimerait avoir plus de latitude pour
s'imprégner de l'atmosphère mais la maison à vraiment mué en
musée...mais bon ça valait quand même le coup. Les couleurs et la
sécheresse des décors volcaniques sont saisissantes.
Les jours suivants, on
loue une voiture dans un boui-Boui en face du grand hôtel (grand mais décrépi)
d'Arrecife, 50€ les 2 jours, et en route pour les volcans.
On
fait la balade de Blanca Caldera par un vent à décorner les bœufs. La
dame du parc naturel qui nous avait fortement déconseillé de monter sur
la crête, avec des enfants en plus!, n'avait pas menti à ce sujet. Ça
souffle pas à moitié!
Enfants ou pas on y va, mais on les tient des fois, ça souffle vraiment fort! |
Le
chemin commence au milieu d'une mer de lave noire à peine refroidie.
Les dernières éruptions datent de moins de 200 ans. Des lichens éparses, des végétaux très rares s'efforcent de survivre. C'est beau! mais c'est pas vert
la lave noire de la dernière éruption; on voit les volcans plus anciens qui surnagent |
Les dernières éruptions datent de moins de 200 ans. Des lichens éparses, des végétaux très rares s'efforcent de survivre. C'est beau! mais c'est pas vert
Le cratère de Caldera Blanca |
Cherchez Sibylle |
Pour
notre 2 eme rando, on fait le camino de los Gracioseros qui part du
mirador del Rio. Le site de salutilescanaries est super pour trouver des
itinéraires.
Les
falaises sont magnifiques, la plage ressemble à une plage du bout du
monde.
On y est presque seuls.
Pas étonnant, d'abord parce que vu le chemin taillé dans la falaise, tu viens pas là avec ta glacière et puis aussi parce que le vent souffle si fort que peut-être il faut être un peu maso. Des petits murs arrondis construits avec des pierres empilées nous permettent de nous abriter et de ne manger notre salade de riz que raisonnablement agrémenté de grains de sable.
Vue d'en haut de la falaise qu'on a descendue et remontée - hop hop la plage ça se gagne aussi; et en face, on voit l'Ile de la Graciosa |
seul sur la plage, les pieds dans l'eau |
C'est beau quand même |
On y est presque seuls.
Pas étonnant, d'abord parce que vu le chemin taillé dans la falaise, tu viens pas là avec ta glacière et puis aussi parce que le vent souffle si fort que peut-être il faut être un peu maso. Des petits murs arrondis construits avec des pierres empilées nous permettent de nous abriter et de ne manger notre salade de riz que raisonnablement agrémenté de grains de sable.
Après ces efforts, on reste à la marina et on en profite pour faire recoudre un nouveau zip sur le lazy bag de GV et faire faire quelques retouches sur notre capote par Tifenn, bretonne, ancienne couturière de chez incidence, navigatrice chevronnée et en plus trop sympa (https://www.bytifenns.com/ si vous cherchez une couturière entre Lanzarote et la guadeloupe ou ailleurs, hésitez pas). Avec son copain JP et leur fiston Loup ça sera notre chouette rencontre de cette île. JP un gros gros surfeur parmi les tout premiers à avoir surfé des snows Brotherwood (amateurs de fraiche, si vous cherchez des superbes snows uniques et même des lattes http://www.brotherwood.fr/). Sinon, les filles sont jalouuuuses. Leur bateau est trop grand, trop coloré, trop bien. De toute manière c'est toujours vachement mieux chez les autres. C'est le coucou qui a raison!
10 jours passent vite et on se dit qu'on va peut être bouger. Comme une envie de mouillage ...
le
problème c'est de savoir où?
Sept îles c'est trop!, où aller, avec quelle météo? Quoi visiter? Quand traverser? Et avec qui? Un frangin Gayot va t il pointer son nez? L'assurance en profite pour nous dire que 3 adultes sinon rien, c'est bien le moment de nous la sortir celle-là!
Sept îles c'est trop!, où aller, avec quelle météo? Quoi visiter? Quand traverser? Et avec qui? Un frangin Gayot va t il pointer son nez? L'assurance en profite pour nous dire que 3 adultes sinon rien, c'est bien le moment de nous la sortir celle-là!
Après
moult tergiversations, une décision ferme et définitive est prise. On
part direct pour la Gomera avec un petit stop à Tenerife.
les belles fesses de coquine; merci Tifenn |
Zut, le loch marche déjà plus, on aurait dû le frotter. On va pas se retaper 24 h à se demander si le pilote va tenir.
On
fait donc une pause à la playa Papagayo (si si !!) au sud de Lanzarote pour régler
le problème et repartir dans la foulée. L'eau est bleue, la plage belle
et de sable fin...oui, bon, ben... Finalement, on va rester un peu plus
longtemps. Au bout de quelques jours on fera une grande traversée de 10 miles vers un autre mouillage au nord de Fuerteventura, juste sous l'île de Los Lobos. Pressés les gars...Coquine et les coquines vu de Papagayo |