mardi 12 décembre 2017

Du 1 au 8 décembre - Traversée de La Gomera au Cap Vert

La théorie
Quelques heures de moteur, 10-20 noeuds de vent au portant. Cool quoi... voiles en papillon et fais peter les bouquins !
La vraie vie :
On commence par deux journées de moteur avec du vent entre 0.5 nd et 4 nds. Pétole totale et imprévue, un pet de moustique riderait l'eau...
 
Baignade dans une grande piscine,
On a un réservoir de 80 l et 2 jerricans de 20. En 48h dont seulement 3 à la voile, on a vidé les 2 jerricans.  On croise un voilier sans moteur ni voile, échange vhf en anglais, il se laisse dériver, on serait bien tenté de le faire aussi mais si on coupe tout, on dérive oui, mais de 1,5nds droit vers l'ouest, pas le chemin. 
Coté lune à 18H
Coté soleil à la même heure
 
On commence à désespérer devant cette mer d'huile, d'autant plus qu'impossible de récupérer la météo. Le système iridium sat avait bien fonctionné jusque ici mais là c'est la tuile. Le téléphone marche mais pas le boîtier. Du coup, c'est le père de Thom qui va nous envoyer une météo sommaire pour la suite de la traversée. 
Le vent arrive enfin au matin du troisième jour et avec lui une houle courte et désordonnée, très désagréable, on dort mal pendant la nuit. On tient quand même le spi jusque tard dans la nuit. 
Arrive pour couronner le tout, le truc improbable, la panne qui ne doit pas arriver, le pilote tire sa révérence! Le vérin est tout grippé, on s'en aperçoit car la barre à roue est dure et de la cabine arrière bâbord, on entend des grincements de mauvaise augure.
Thom doit démonter le vérin qui bloque par moment la barre. Pour ce faire, il doit se faufiler dans le coffre et d'abord tout sortir dans un bateau brinquebalé par cette mer hachée. Mais où est l'océan et sa houle longue et agréable qu'on nous a vendu? 
Bene l'aide d'une main tout en barrant, les enfants donnent un coup de main. Soudain le crochet du bout qui tient le coffre lache. Thom se prend le coffre sur le dos. Heureusement son gilet le protège. Ça aurait pu être une catastrophe (genre un thom édenté...), nous ne sommes donc pas encore complètement maudits. 
Le capitaine, en bon état
 
Par contre, nous voilà condamnés à tenir la barre pendant 4 ou 5 jours et nuits. Ô rage, ô désespoir comme disait le Papa du Cid, ce pilote c'est censé être du solide, du super costaud ! La réalisation de la sentence nous laisse un peu assommés, puis le découragement pointe son nez, difficile à réprimer. Il va pourtant falloir endurer de longues heures à la barre. Une fois résignés, on s'organise et la suite se passera vaille que vaille malgré le manque de sommeil. Enfin se faire réveiller à 2h du mat quand tu es poursuivi par un dinosaure ayant la tête de ton prof de math de 3ieme c'est franchement dur !
Heureusement les conditions de vent s'établissent de manière durable. Environ 17 nds moyens, vent arrière, parfois des rafales à 30, la nuit forcément. Peu de manœuvres sont nécessaires. En général, on a un ou deux ris dans la ,GV et le génois en ciseau et tangonné. 
 
Voiles en ciseau
La nuit, on réduit la voilure en roulant partiellement ou complètement le génois et en ajoutant un ris supplémentaire dans la GV. Les quarts durent deux heures la nuit, la journée c'est selon l'énergie de chacun. On reste à la barre parfois jusque 4 heures d'affilée, le temps que l'autre se repose et vaque à quelques tâches indispensables, cuisiner et ranger, envoi de SMS par tel satellite pour récupérer la météo, commander un nouveau vérin... c'est un mal pour un bien, on est plus attentif à l'océan. On observe régulièrement des bancs poissons volants filant au ras de l'eau en jouant avec les vagues, un beau squale vient quelques secondes s'approcher de la jupe et les inévitables dauphins pointent leur rostres au moins une fois par jour jouant avec l'étrave de Coquine. 
La lune sera toujours avec nous. Par contre elle n'apparaît que vers 22h alors que la nuit est complète à 19 h et dure jusqu'à 8 h du matin. C'est alors qu'on réalise la chance de nos longues nuit d'été des climats tempérés.
Au lever du 5ieme jour on est en plein harmattan. Lui, c'est le vent de nord-est qui soufflant d'Afrique en profite pour saturer l'air de poussière ocre réduisant la visibilité à moins de 2 miles et déposant une couche de ladite poussière partout. La belle écoute blanche au doux toucher cotonneux de la gv se transforme en quelques heures en un immonde boyau ocre. Thom râle, ses voiles toutes neuves sont degueulasses, Béné tente le réconfort avec l'argument imparable "ça fait bateau de voyage", marche pas il râle encore ...
La température, elle, est notablement plus élevée. Jusqu'ici les nuits en nav avaient toujours été fraîches. On peut maintenant se passer des bonnets et les lourdes vestes de nav peuvent être remplacées par des vestes plus légères.
Pour les filles, tout se passe bien. Sibylle finit le tome 7 d'Harry Potter et Victoire entame Les Trois Mousquetaires. Elles regardent un film le soir.  Sibylle se régale chaque soir avec notre menu spécial navigation, des pâtes chinoises en sachet.
 
Faut quand même faire chauffer l'eau, l'exercice mériterait qu'on sorte la caméra, c'est de la haute voltige quand la mer refuse de se calmer. Les filles participent aux opérations, tenir les couvercles des casseroles, amener les ingrédients et les ranger aussitôt utilisés. il y a des temps de répit qui nous permettent de cuisiner des repas acceptables, style spaghettis au beurre ou corned-beef aux oignons.
Mine de rien, le temps passe et on se rapproche. L'arrivée est enfin proche. Elle se fera de nuit, impossible d'y couper. Thom a pas voulu acheter la dernière version des cartes, du coup on utilise une carto datant de 1998 partiellement mise à jour. Le hic : la baie de Mindelo est parsemée d'épaves non renflouées (y'a bien les 3 ronds noirs sur certaines épaves, mais comme le disait l'idole des jeunes (regrets éternels) "noir c'est noir", surtout la nuit!) et les feux ne marchent pas tous, bref le Thom il s'en veut parfois d'être radin, surtout avec une arrivée de nuit. L'autre hic, le déficit de sommeil altère la vigilance et exacerbe la sensibilité de l'un au propos de l'autre... 
Enfin la terre....
On relit toutes nos infos et cartes pour nous repérer et le 8 décembre à 3 heures du matin, nous voici enfin au mouillage dans la baie de Mindelo sur l'île de Sao Vicente au Cap Vert.

Du 18 au 30 novembre 2017 - LES CANARIES - Ténérife et La Gomera

Le 18 départ pour 2 h de traversée vers  l'île de Lobos, petit îlot au nord de Fuerteventura.
L'île fait partie d'une réserve naturelle et est réputée être un un bel endroit.
On arrive l'après-midi et on plonge direct pour profiter du soleil.
On voit un poulpe, une seiche et une murène. L'eau est un peu froide et thom a mis sa combinaison ce qui lui permet de rester plus longtemps.
On en a acheté une pour Victoire mais trop grande (faute à Bene, je savais pas que ça devait être super serré pour être efficace...). Ça n'aurait pt être pas été superflu d'en prendre une autre. Il y a des Décathlons aux Canaries, absolument identiques aux nôtres, vendeurs habillés pareils, et toujours super pratique. On en profite pour refaire le plein de sac de couchage, pantalon de yoga, short...
Après une nuit, on est pas trop fâché de partir cependant car le bateau a roulé toute la nuit....
Départ donc pour Tenerife, le but étant d'aller aux îles de la Gomera et de la Palma à l'ouest de l'archipel. La traversée fait 130 miles, la météo prévoit un vent d'environ 12 nds au portant. Parfait quoi !
Bon parfait dans les prévisions. La réalité est un peu différente.
D'abord le vent vient complètement de l'arrière. On tangonne le génois mais pas assez de vent au début, on enlève le tangon, on finit par le remettre.
Gilet et ligne de vie, bonnet...parés pour la nuit qui tombe trop tôt
Le vent monte, on envoie le Spi. Parfait pendant 2 h, pas de mer, un vent à 15-16 nds. On file à la vitesse de l'éclair, plus de 7 nds.
Et puis fin du paradis 
Le vent monte encore, on enlève le génois et on hésite à prendre un ris dans la GV. Au final on choisit de l'affaler pour la nuit. En la descendant, un des bouts du lazy bag se défait. On la serre dans une pieuvre (Sandow à tentacules) et ça va bien mais du coup, on ne pourra plus la remettre avant d'avoir remédié au problème. Une houle surgit d'on ne sait pas où et brinquebale Coquine en tout sens. Ça dure toute la nuit, impossible de dormir aussi bien dans le cockpit que dans le carré, enfin pas  pour les filles, hein, ça ne leur pose aucune difficulté à elles.
Nous le matin, on est crevé.

On a quand même relativement bien avancé et on arrive à Santa Cruz de Tenerife le matin vers 10h.
La ville est grande, la marina aussi. On croise plusieurs Français bateau-stoppeurs à la recherche d'un bateau pour aller aux Antilles. On en avait déjà vu à Arrecife. 
Sibylle ressort son skate. 
On s'aperçoit que Tenerife est magnifique à l'intérieur et une destination de choix pour la randonnée. On avait pas prévu d'y rester mais finalement on loue une voiture en passant par un courtier sur le net. Prix imbattable, il faut aller la récupérer à l'aéroport. Hop Bénédicte prend le bus, super pratique. Sauf que le courtier n'a pas envoyé de mail de confirmation. Une heure et demie plus tard, elle retourne au bateau déconfite.
Louer direct ici c'est plutôt cher, la marina est pas donnée (25€), la ville nous séduit pas, grande, plein de magasins. Et puis, on stresse un peu car on arrive pas à se décider. Va-t-on partir des Canaries ou du cap vert? L'assurance nous annonce que si pas 3 équipiers, elle nous assure pas et même pas pour la RC qui elle est obligatoire. Un huissier de Orange se met de la partie. On passe des heures sur les ordis à étudier la météo, chercher des itinéraires de randos, trouver des infos sur nos éventuelles futures destinations. Bref le karma est pas bon.
Tenerife est sans doute une très belle île et Thom se pâme à l'idée de grimper les 3700 m du Mont Teide, mais décision est prise de partir.
On va quand même s'arrêter dans un mouillage de la Bahia Abona que le guide Imray décrit comme bien protégé et très joli.
Décidément Tenerife nous porte pas chance.
Le mouillage se révèle rouleur à tel point qu'il faut tout coincer pendant la nuit. On en aurait presque le mal de mer. 
Le lendemain à 9h nous disons adieu à l'île pour de bon en lançant un regard de regret aux sommets de Tenerife.
En route pour la Gomera, distante de 30 miles. La journée est belle, le vent pas très fort. Après une nav bien peinard, on arrive à San Sebastián de la Gomera a 18h.


Manœuvre de port un peu délicate, les marineros essayant tout d'abord de nous coincer, c'est le mot, entre un catway et un bateau suédois.
Ça rentre mais faudrait pas qu'il y ait du vent pis le monsieur suédois ne voit pas d'un bon œil que nous ayons enlevé ses gros pare battages afin de se glisser à côté de lui, je vous dit pas l'œil de Thom avec le catway qui frotte sur la coque. 
On repart un peu plus loin se garer à côté d'un Français très sympa. La place est plus large. Tout va bien.
La petite marina est nichée au pied d'une grosse falaise ocre et rouge au sommet de laquelle poussent des palmiers, cactus et autres plantes à fleurs ou pas. La ville est petite et accueillante. Beaucoup de rues piétonnes, une plage jolie, un parc de jeux super pour les filles. De joie (pis de fatigue), on s'offre le luxe d'une pizzeria. Bon tout n'est pas parfait en ce bas monde et pas les restaurants. 
La Gomera possède un réseau de bus très pratique qui dessert notamment des départs de randonnées. Du coup, plutôt que de louer une voiture, on utilise la linea 1 pour aller nous balade dans le parc du Garajonay. 
La première balade, le temps est nuageux parfois pluvieux mais la vue est quand même très belle, les sentiers agréables.
Bon pour le pique nique, la pluie c'est moyen...

 Il y a beaucoup de panneaux indicateurs et l'office de tourisme nous a fourni une carte des randonnées plutôt détaillée. Ça nous permettra de faire d'autres belles balades toujours dans ce parc mais cette fois-ci sous un grand soleil ce qui fait grimper la température. Heureusement on passe dans des sous-bois bienvenus. Les paysages  sont très variés sur cette toute petite île. On passe en qques km d'un paysage aride à un canyon verdoyant à des sommets arrondis recouverts de lauriers traversés tantôt par d'énormes pitons rocheux, c'est petit mais ça pète !











Les prochains jours sont plus ensoleillés. Du coup, on profite de la petite plage à côté de la marina. L'eau est super claire, le sable est noir. Ça fait du bien de nager!

Les filles profitent du parc de jeux, vide pendant la journée et remplis de gamins et leurs parents le soir. Une vraie volière !
 
Elles se font des copines l'avant-dernier jour et Bene discute avec leur mamie en espagnol. Bon on ne peut pas dire que la conversation soit fluide, les mains sont beaucoup utilisées mais quand même, c'est cool (et même dingue,stupéfiant!). D'habitude, les gens répondent illico en anglais à nos Buenas Dias, du genre, tiens, vlà un touriste qui a appris à dire bonjour. Très vexant alors que Béné étudie régulièrement dans son bouquin Assimil (une fois toutes les 3 semaines, c'est régulier non?)
On achète du gofio , spécialité des Canaries, de la farine (de mais ou blé ou autre) faite avec des grains déjà toastés. Et là, c'est un grand jour pour Victoire, on découvre la crème de gofio de maïs à la vanille. On chauffe du lait dans une casserole, on balance du sucre et du gofio , et vanille, et on mélange 5 min. En résulte une sorte de flan pâtissier au goût prononcé de farine qui fait se pâmer notre Victoire. On aurait dû lui en acheter pour Noël.
Autre point positif de notre séjour, on a définitivement fixé un plan pour la suite de notre parcours. La météo et l'anticyclone des Acores, bien décidé à faire du tourisme en Islande, nous décident à partir au Cap Vert. Marc le frère de Thom nous y rejoindra le 12. On partira pour les Antilles le plus rapidement possible ensuite.

La lessive avant le départ

Chanson de la Pêche à la ligne
Hourra on a pêché notre premier poisson
Pas de chance c'est un tétrodon
On dirait qu'il a mangé un ballon
Sa chair c'est du poison
Quelle histoire bidon!

jeudi 30 novembre 2017

Du 30 octobre au 18 novembre 2017 - LES CANARIES - Iles de la Graciosa et de Lanzarote

La traversée de 200 miles nous apparaît presque dérisoire maintenant. Un peu plus et on se sentirait prêt pour le cap horn!
C'est sans compter sur la panne du loch, bénigne car il suffira de le gratter pour le débarrasser des concrétions qui s'y sont accumulées, mais qui du coup empêche le pilote de fonctionner correctement...
Le pilote d'origine sert de secours et va nous dépanner mais moins performant que le nouveau, on est quand même obligé de barrer quelques heures. Le comble! On va pas se fatiguer non plus, le cap horn oui mais avec le pilote.
Heureusement les conditions sont bonnes, le vent modéré et le pilote de secours nous permet de nous reposer pendant les quarts. On se relaie tous les 3 heures environs. Se relever à 11h ça va mais à 4 h du mat.....misère!

lundi 30 octobre
On arrive donc assez frais le lundi midi au mouillage de la Playa Francesa à l'île de la Graciosa.
Nous avons envoyé le formulaire de demande d'autorisation de mouiller 5 jours avant au lieu des 10 requis. On aura jamais de réponse.
Un matin, un zodiac passe au milieu de la vingtaine de bateaux mouillés là et braille quelque chose qui ressemble à "authorization". Thom comprend pas bien.. Forcément dans l'eau et avec masque et tuba, la communication est malaisée. Il braille en retour "by mail" ce dont semble se satisfaire le quidam.
On se taille tous en annexe à la plage avoisinante pour la journée, en croisant les doigts  pour qu'aucun contrôle plus sérieux ne se passe.
Ça marche, on en entendra plus parler. En passant, on demande à quelques voisins hollandais et français, aucun n'a l'autorisation. Plusieurs ont essayé mais sans plus de succès que nous.

On passe 5 jours dans ce chouette mouillage.

Le soleil se couche tôt à ces latitudes - 18 h faut se dépêcher de rentrer au bateau avant la nuit
Au programme, paddle, grimpette sur le volcan d'à côté, baignade et plage. Il y en a justement une très belle un peu plus loin que celle devant laquelle nous avons posé l'ancre. Les rochers cachent plein de poissons, on ramasse deux coquilles d'oursins, Thom s'émerveille devant une seiche. Loin du plat, bon mais peu spectaculaire, qu'on retrouve dans une assiette, la seiche dans son milieu naturel c'est une boule disco. Elle change de couleurs et de motifs, elle brille et quand elle en a marre, elle crache son encre et elle file à toute vitesse sans qu'on sache très bien comment, un peu comme une soucoupe volante.
Et cerise sur le gâteau, on tombe sur un gros poisson avachi sur le sable, énorme dans les 2 m. Thom le tripote de son tuba. Bene reste prudemment à distance, poisson ou pas, les grosses bestioles.....eh ben c'est un requin ange de la famille des requins dormeurs (ça c'est vérifié, la bête a pas bronché d'une branchie).
Côté terre, on se ravitaille à l'unique village de l'île, accessible en 20 min à pied. Pas de rues goudronnées, que du sable et quelques voitures 4 X 4.
Sibylle avec son hamac et son ipod, what else ?

Thom en sortie, entre une séance de consultation de fichier météo et une de bricolage; Du repos bien mérité

une sirène sur son paddle

3 sirènes mais toujours qu'un seul paddle

Bref une jolie île bien tranquille. Chaque jour, des cata débarquent des touristes venus direct de Lanzarote, distante d'un km environ. C'est l'unique source de revenus du coin. Ça ne gêne pas trop de notre point de vue, ils restent en général sur le cata ou groupés sur la plage près de la ville.
On part donc presque à regret au bout de 6 jours mais ça va souffler fort et pendant longtemps.

Samedi 4 novembre
Cap donc sur Lanzarote toute proche où nous avons réservé une place dans le port d'Arrecife.
La marina est toute neuve, ouverte depuis 2014 seulement. Décor ultra clean, très moderne et très "basalte".
Les quais sont bordés de boutiques de fringues américaines ou pseudo américaines, un Burger King, des restos avec wifi. Je sais pas si ça marche vraiment, la moitié des espaces sont vides, un étage est prévu dans tous ces bâtiments mais semblent totalement inutilisés, y a un Escalator mais qui marche pas (vu qu'il mène à rien...).
Côtés positifs : le personnel est sympa, les dames à l'accueil maîtrisent parfaitement le français, ainsi que d'ailleurs l'allemand, l'anglais..et avec tout ce bitume, Sibylle s'éclate avec son skateboard. Pas de voitures, donc super pour les filles, elles vont et viennent à leur guise.
Arrecife est une petite ville qui a vite grandi avec le tourisme, pas vraiment de choses à visiter mais plein de supermarchés, magasins de bricolage, etc...
On va visiter la fondation Cesar Manrique, célèbre artiste du coin qui a fait de sa maison une œuvre d'art et de son attachement pour son île natale et ses volcans le thème central de son œuvre. La maison est construite autour des 3 énormes cavités ouvertes sur le ciel en plein dans une coulée de lave, chacune de ces bulles a été transformée en salon.
un des 3 salons
Piscine installée dans une bulle de lave, sympa

Un peu trop court comme visite, on aimerait avoir plus de latitude pour s'imprégner de l'atmosphère mais la maison à vraiment mué en musée...mais bon ça valait quand même le coup. Les couleurs et la sécheresse des décors volcaniques sont saisissantes.
Les jours suivants, on loue une voiture dans un boui-Boui en face du grand hôtel (grand mais décrépi) d'Arrecife, 50€ les 2 jours, et en route pour les volcans. 
On fait la balade de Blanca Caldera par un vent à décorner les bœufs. La dame du parc naturel qui nous avait fortement déconseillé de monter sur la crête, avec des enfants en plus!, n'avait pas menti à ce sujet. Ça souffle pas à moitié!
Enfants ou pas on y va, mais on les tient des fois, ça souffle vraiment fort!
Le chemin commence au milieu d'une mer de lave noire à peine refroidie.

la lave noire de la dernière éruption; on voit les volcans plus anciens qui surnagent

Les dernières éruptions datent de moins de 200 ans. Des lichens éparses, des végétaux très rares s'efforcent de survivre. C'est beau! mais c'est pas vert
Le cratère de Caldera Blanca

Cherchez Sibylle



Pour notre 2 eme rando, on fait le camino de los Gracioseros qui part du mirador del Rio. Le site de salutilescanaries est super pour trouver des itinéraires. 
Les falaises sont magnifiques, la plage ressemble à une plage du bout du monde.
Vue d'en haut de la falaise qu'on a descendue et remontée - hop hop la plage ça se gagne aussi; et en face, on voit l'Ile de la Graciosa





seul sur la plage, les pieds dans l'eau

C'est beau quand même

On y est presque seuls.
Pas étonnant, d'abord parce que vu le chemin taillé dans la falaise, tu viens pas là avec ta glacière et puis aussi parce que le vent souffle si fort que peut-être il faut être un peu maso. Des petits murs arrondis construits avec des pierres empilées nous permettent de nous abriter et de ne manger notre salade de riz que raisonnablement agrémenté de grains de sable.

Après ces efforts, on reste à la marina et on en profite pour faire recoudre un nouveau zip sur le lazy bag de GV et faire faire quelques retouches sur notre capote par Tifenn, bretonne, ancienne couturière de chez incidence, navigatrice chevronnée et en plus trop sympa (https://www.bytifenns.com/ si vous cherchez une couturière entre Lanzarote et la guadeloupe ou ailleurs, hésitez pas). Avec son copain JP et leur fiston Loup ça sera notre chouette rencontre de cette île. JP un gros gros surfeur parmi les tout premiers à avoir surfé des snows Brotherwood  (amateurs de fraiche, si vous cherchez des superbes snows uniques et même des lattes http://www.brotherwood.fr/). Sinon, les filles sont jalouuuuses. Leur bateau est trop grand, trop coloré, trop bien. De toute manière c'est toujours vachement mieux chez les autres. C'est le coucou qui a raison!

10 jours passent vite et on se dit qu'on va peut être bouger. Comme une envie de mouillage ...
le problème c'est de savoir où?
Sept îles c'est trop!, où aller, avec quelle météo? Quoi visiter? Quand traverser? Et avec qui? Un frangin Gayot va t il pointer son nez? L'assurance en profite pour nous dire que 3 adultes sinon rien, c'est bien le moment de nous la sortir celle-là!
Après moult tergiversations, une décision ferme et définitive est prise. On part direct pour la Gomera avec un petit stop à Tenerife. 

les belles fesses de coquine; merci Tifenn
Le 14 novembre, nous partons donc à l'heure ultramatinale de 10h30. Demandez à Thom et Sibylle ils vous confirmeront que c'est matinal !
Zut, le loch marche déjà plus, on aurait dû le frotter. On va pas se retaper 24 h à se demander si le pilote va tenir.
On fait donc une pause à la playa Papagayo (si si !!) au sud de Lanzarote pour régler le problème et repartir dans la foulée. L'eau est bleue, la plage belle et de sable fin...oui, bon, ben... Finalement, on va rester un peu plus longtemps. Au bout de quelques jours on fera une grande traversée de 10 miles vers un autre mouillage au nord de Fuerteventura, juste sous l'île de Los Lobos. Pressés les gars...

Coquine et les coquines vu de Papagayo




mardi 28 novembre 2017

Du 17 au 28 octobre 2017 - MADERE - Baie d'Abra et Funchal

BAIE D'ABRA - du 17 au 21 octobre
Mouillage dans la Baie d'Abra par 6 m de fond de sable.


Découverte du nouveau mouillage
L'eau est très claire, environ 23 degrés (donc encore chaude, mais tu restes moins longtemps). Un gros rocher pas très loin à la nage cache dans ses anfractuosités des poissons de toutes tailles et couleurs, des étoiles de mer sombres (en Méditerranée elles étaient orange vif,). On voit aussi des énormes crabes rouges et Thom attrape un gros poulpe qui se croyait bien à l'abri sous notre ancre. La bestiole se rebelle et une fois remontée dans le bateau se débat de toutes ses tentacules. Petits joueurs, on se décourage à la pensée de l'assommer, la découper et la cuisiner. Quand même, en mangeant nos sardines en boite ce soir là....on regrette notre couardise.
Une petite plage de galets donne accès au sentier de randonnée de la pointe Sao Lorenzo. Des dizaines de marcheurs s'y pressent la journée. On y va aussi et ça en vaut la peine. La vue est époustouflante et donne sur la côte nord et sud à la fois. On est à la pointe de l'île. Son origine volcanique est évidente pour certain (suivait mon regard), après les explications du "certain" et un cours sur les volcans on voit clairement les cheminées de lave, les successions des épisodes volcaniques avec les superpositions des couleurs, ocre, rouge.... bref, c'est très beau,  quelques photos pour vous donner des idées :


Côté pile de la baie, faut pas se tromper.
Côté face, mieux (pour le mouillage).





Une balade au dessus de la baie d'Abra, l'isthme est fin et vertical!

On reste 4 nuits dans ce très agréable mouillage, accompagné de 1 ou 2 autres voiliers (que des français).

FUNCHAL - du 21 au 28 octobre 2017
Départ pour le port de Funchal. Ce faisant, on passe devant la piste de l'aéroport construite sur pilotis sur la mer. On comprendra en visitant l'ile les raisons de ce choix : un relief très escarpé et des brouillards très fréquents accrochés aux quelques étendues plates des hauteurs.
En quelques heures de navigation, nous voilà amarrés dans la petite marina de Funchal.
La vieille ville nous charme avec ses rues piétonnes pavées de galets noir et blancs, parfaitement entretenues.

Dans ce quartier de la vieille ville, les habitants ont tout repeint, les portes mais aussi les poubelles, les parcmètres.....



Découverte et peuplée par les portugais au 15 ème siècle, Madère a rapidement connu la prospérité, grâce à son positionnement stratégique sur la route des Amériques et aux conditions climatiques qui lui permettent de cultiver toutes sortes de fruits et légumes, des châtaignes aux bananes en passant par la canne à sucre. Sans oublier le vin de Madère! Tout ça s'est un peu cassé la figure au XIXe siècle. La grande source de revenus de Madère, maintenant c'est le tourisme.
Ce qui nous arrange bien, nos interlocuteurs parlent tous anglais voire français.
La météo nous obligera à rester 1 semaine à Funchal ( nuit à 25€). L'île volcanique offre de toute manière peu de mouillage et aucun capable de nous abriter par ce vent. 
On va donc faire de la randonnée, activité majeure ici.
Dimanche  : École, lecture, balade dans la ville et visite du musée Madeira Story Center où on apprend plein de trucs sur Madère.
Lundi : levada des 25 fontaines. La levada c'est le chemin de randonnée qui longe un des milliers de canaux (également appelé levada) construits pour irriguer le sud de l'île. Balade facile de quelques heures, Décor très vert et humide. Départ de 1000 m, ça caille! 13 degrés, on a pas eu ça depuis longtemps. Les filles décident de terminer la balade sans nous attendre et regagne la voiture au parking sans penser à nous prévenir. Pendant qu'elles gambadent joyeusement, nous on parcourt les chemins en tous sens (parce que bien sûr il y a des croisements partout), on questionne les gens, on s'affole pendant plus d'une heure....thom finit par courir à la voiture où il retrouvera les 2 fugueuses inconscientes du savon qui les attend (surtout Victoire, Sibylle sent la tempête approcher.....). Dommage parce qu'il y'avait une auberge bien sympa à la fin de cette balade avec des gâteaux made with love, decor bois et bambou super chouette.



Mardi : destination pic de Ruivo au départ du Pic d'Aeirro. Les nuages glacés du départ de la balade s'écartent de temps en temps et nous dévoilent des paysages vertigineux. On monte et on descend des marches taillées dans la pierre (y'a pas photo, le portugais est maçon dans l’âme...) et des échelles fixées aux parois abruptes. Le chemin serpente à flanc de montagne et passe dans plusieurs longs tunnels creusés sous la montagne. Décors impressionnants et grandioses. Et froids.
 




Mercredi : repos. On est fatigués, et puis faut un peu faire école, bricoler, nettoyer. 
Jeudi : hop on reloue une voiture. Nico, Elizabeth, Stan et Miriam sont venus passer 1 semaine de vacances ici.. On est super contents de les voir. D'autant plus qu'ils apportent avec eux une liseuse. En effet, au bateau, Sibylle, Victoire et Thomas se disputent constamment celle achetée à Carthagene où ils lisent tous de concert Harry Potter.
On en oublie de prendre beaucoup de photos de cette 3eme balade dénommée levada du chaudron vert prolongée par celle du chaudron infernal. Démoniaques les titres.....
C'est relativement plat mais assez long, très joli.

Vendredi : départ prévu le lendemain pour les Canaries donc avitaillement, lessive, remplissage des réservoirs, etc....sont au programme.
Un grand supermarché est à 10 min à pied, le pain est super bon.
Resto sympa le soir avec nos amis grenoblois entre la marina et la cathédrale.

Notes sur la location de voiture : l'assurance de la CB nous permet de ne pas en reprendre 1, économie non négligeable. Les prix, pour une même agence, varient énormément selon qu'on passe par internet (-cher) ou sur place. Et dans plein d'agences, les prix ne sont pas fixes mais dépendent de l'offre et de la demande (sachant que les paquebots de croisière débarquent régulièrement des centaines de touristes). Ca va de 39 à 77 € une journée ( pour 1 jour seulement, pour 4 jours on a vu une offre à 86€).

Conclusion sur Madère
On y est allé car les conditions météo rendaient impossible  de rejoindre les Canaries directement depuis Gibraltar. Rendons grâce à Eole qui nous a imposé ce détour.
L'île est magnifique (comme nous l'ont répété les autochtones croisés) les paysages variés, le climat agréable.